La leçon de sport: Des valeurs en partage neuf

Édité par Jean-Philippe Acensi, Denis Soula, Joël Szpindel
271 pages
Editeur : Editions Autrement
Collection : Photographie
Dimensions: 25 x 1,7 x 19 cm, 890 g
neuf / neuve

Il y a les champions, Emmanuelle Assmann, Mohamed Ali, Youri Djorkaeff, David Douillet, Stéphane Ferrara, Jean Galfione, Muriel Hermine, Daniel Herrero, Roxana Maracineanu, Mahyar Monshipour, Yannick Noah, Rai et Ryadh Sallem.
Il y a les artistes, les chefs d'entreprise, les journalistes ou les dirigeants politiques, Cali, Jérôme Charyn, Anny Courtade, Hélène Darroze, Philippe Delerm, André Dussollier, Éric Fottorino, Jean-François Lamour, Jean-Marie Leblanc, Blanca Li, Bruno Putzulu, Michel Rocard, Marcel Rufo, Guy Savoy et Bernard Stasi.
Il y a aussi les responsables associatifs, les bénévoles, les éducateurs et les entraîneurs, Carine Bloch, Akim Bouhsane, Hassan El Houlali, Marie José Lallart, Michel Nowak, Jean-Claude Perrin, Alain Reale et Jean-Pierre Rousselle.Tous, aujourd'hui, racontent le club et les terrains de jeu de leur enfance, les maîtres, les idoles et les adversaires, ils racontent ces instants d'apprentissage, le mercredi ou le jeudi après-midi, le samedi et le dimanche, une époque où ils jouaient et partageaient, dans l'insouciance et la douleur, le bonheur et la délivrance.
Aucun d'entre eux n'a oublié la leçon. Jean-Philippe Acensi est délégué de l'Agence pour l'éducation par le sport.Denis Soula et Joël Szpindel sont journalistes à Radio France et producteurs de l'émission «La légende du sport» diffusée sur le réseau national de France Bleu tous les dimanches soirs de 19h15 à 20h00.

Extrait du livre :«Je suis né à Lyon, mais j'aurais dû naître à Marseille car mon père Jean, qui était joueur professionnel et fut quarante-huit fois international, jouait à l'époque à l'OM. Ma mère a préféré accoucher près des siens. La famille a toujours été très importante pour moi, sûrement à cause de mes origines arméniennes. Mes grands-parents mater­nels ont dû fuir le génocide de 1915 qui a tué plus d'un million deux cent mille des nôtres et ils se sont installés à Décines, près de Lyon, où vit une partie de notre communauté. Notre identité culturelle est très forte, très présente. Quand on a subi le traumatisme d'un tel déracinement, on a tendance à se renfermer sur soi, comme si on avait besoin d'une thérapie pour mieux renaître et s'ouvrir aux autres.Mes grands-parents étaient des citoyens exemplaires de Décines. Ils tenaient un café qui était un lieu de rencontre et servait de lien social. Ils ont très vite appris le français ; ils étaient en quelque sorte les administrateurs des Arméniens qui arrivaient en France : ils expliquaient comment remplir les papiers et donnaient quelques rudiments de français à ceux qui en avaient besoin. D'ailleurs, quand j'étais enfant, j'enregistrais la voix de ma grand-mère avec un petit magnétophone, pour garder sa parole ! J'aimais ces moments d'intimité. Quand mon grand-père est décédé, je suis resté longtemps avec elle. Nous étions très liés...Si, dans mon enfance, la culture arménienne était omniprésente, adolescent, une autre culture a vite envahi le foyer : celle du football. Métier de papa oblige ! Il jouait alors à Paris et le Parc des Princes était mon jardin. J'accompagnais mon père aux entraînements. Il y avait ces fameuses piscines à côté des douches et je passais des heures à barboter dans l'eau avec mon frère Denis. Ensuite ma mère nous emmenait au match. Le Parc était impressionnant, il y avait tant de monde et surtout il y avait ce bruit qui semblait tourner, tourner dans les tribunes et ne jamais s'arrêter ! Mon père partait souvent en déplacement, mais je n'ai pas souffert de son absence. Quelquefois je le voyais à la télévision et je me précipitais pour embrasser l'écran ! J'étais très fier de mon père, qui est lui aussi un fils d'immigrés, puisque ses parents viennent de Kalmoukie, une république située dans le sud de la Russie, près du Caucase.