Caractéristiques

État
Comme neuf
Période
17e et 18e siècles
Année (orig.)
1990

Description

Albums de Croy
VI
Comté de Hainaut III
Crédit Communal
Couverture rigide avec
couverture française
1990
277 pages

Un des témoignages les plus marquants pour la connaissance topographique des villes et villages des anciens Pays-Bas espagnols au tournant des XVIIe et XVIIe siècles est sans aucun doute l'admirable collection des « du duc Charles de Cro, riche d'environ 2 500 vues cavalières, dont la découverte et la révélation au public scientifique s'est échelonnée sur vingt-cinq ans, de 1956 à 1981. Charles de Cro appartient à l'une de ces grandes familles qui, sous les ducs de Bourgogne et les rois d'Espagne, jouaient un rôle considérable dans la vie politique et économique des Pays-Bas.
Il naquit au château de Beaumont le 1er juillet 1560, fils de Philippe, troisième duc d'Arschot, et de Jeanne, dame de Comines et de Halluin. Le 3 septembre 1580, il épousa la veuve de Lancelotte de Berlaymont, Marie de Brimeu, une riche héritière picarde, calviniste et aînée de dix ans. Elle exerce sur son jeune mari une telle influence qu'il renonça à la foi catholique et abandonna la cause du roi d'Espagne.
Épisode bref, puisque dès 1585, après s'être séparé de sa femme, il abjurait et revenait à l'Église catholique. Il prit part par la suite à de nombreuses expéditions militaires et assuma plusieurs fonctions importantes, comme on le verra. À la mort de son père en 1595, Charles se trouvait en possession de tous les domaines de la maison de Cro.

A la principauté de Chimay reçue lors de son mariage en 1580, au patrimoine de la maison de Comines-Halluin dont il hérita au décès de sa mère en 1581 vinrent s'ajouter le duché d'Arschot, la principauté de Château-Porcient, les comtés de Beaumont et de Seninghem, les seigneuries d'Avehem Snes, Lillers, Quiévrain, Esclaibes, Beveren, les Terres françaises de Fumay et Revin, etc. Il régna sur ces domaines comme un prince sur ses États : pour les administrer, il dispose d'un conseil et d'une chambre des comptes. Huit mois après le décès de Marie de Brimeu (dont il vivait séparé depuis 1584 mais dont il gérait les biens jusqu'en 1599), il épousa en décembre 1605 sa cousine germaine, Dorothée de Cro, fille aînée du duc d'Havré. A partir de ce moment, Charles de Cro se retire des affaires publiques pour se consacrer presque exclusivement à la gestion de ses domaines et à l'accroissement de ses collections.
Charles de Cro mourut dans son château natal le 12 juin 1612. Sa veuve lui survivra cinquante ans. Décédé sans postérité légitime, ses biens allèrent à la famille d'Arenberg. Ce noble fastueux, au sommet de la fortune au jour de la mort de son père en 1595, est un collectionneur averti : tableaux, manuscrits, monnaies et médailles s'accumulent dans ses résidences préférées, les châteaux de Beaumont et d'Heverlée.

Charles de Cro, qui mène en grand train, est aussi un méticuleux : on le voit par exemple annoter de sa main chacune des dizaines de milliers de pièces d'archives que sa famille a accumulées au fil des siècles. Et c'est sans doute cet état d'esprit du collectionneur averti et du gestionnaire minutieux qui a présidé à la genèse de sa fameuse collection d'albums. Le cheminement de l'idée et du projet a été établi il y a peu.

Déjà en 1590, il fait dresser un cartulaire des cens et rentes des terres de Comines et Halluin qu'il avait recueillies au décès de sa mère. Il en avait fait de même, vers la même époque, pour la principauté de Chimay qu'il avait reçue lors de son mariage en 1580. Ces « cartulaires «, en réalité de véritables atlas, contenaient de très nombreux plans coloriés, à la manière d'un cadastre. Tes recueils contenaient aussi quelques vues cavalières des châteaux et villages.

Mais il s'agit avant tout de documents d'administration. L'idée lui vint alors de faire reproduire ces plans cadastraux non plus sur papier comme ils l'étaient dans les cartulaires, mais on parchemin and d'y adjoindre, en correspondance avec ces plans, la vue de chacune des localités, peinte à la gouache à la manière d'un petit tableau. L'ensemble a été réalisé en 1596-1598. Il constitue deux gros volumes conservés encore aujourd'hui dans la famille de Cro : l'un couvre les biens situés en Hainaut, l'autre ceux gisant en Brabant, en Flandre, en Namurois, en Artois et en Picardie.
Débordant alors le cadre de ses terres patrimoniales (dont il complète le relevé en 1607 pour la région de Château-Porcien et Montcornet), Chales de Cro entreprit la « description » des provinces dans lesquelles il exerçait une haute fonction. La principauté qui a évidemment d'abord retenu l'attention de Charles de Cro, c'est celle où il est né, où il a l'essentiel de ses biens et dans laquelle il exerce depuis 1593 ses fonctions de lieutenant, gouverneur, capitaine général et grand bailli : le Hainaut (cinq albums entre 1598 et 1602), qu'il complète par Tournai et le Tournaisis (un album en 1602).
Après sa province natale, c'est le pays de sa mère qui retient l'attention du duc : en 1603, l'album de la châtellenie de Lille, Douai, Orchies est réalisé, province dont Charles de Cro est l'un des seigneurs hauts justiciers en raison de la possession de la seigneurie de Comines. Il faut deux années, 1604 et 1605, pour couvrir le comté de Namur. En 1605-1611 enfin, c'est au tour du comté d'Artois, dont le duc fut gouverneur et capitaine général à partir de 1597. Quoi qu'
il en soit, il fit peindre en 1608-1609 toutes les localités riveraines de la Sambre, de la Lys, de la Scarpe et de l'Escaut, quatre cours d'eau qui traversaient ces principautés. Charles de Cro conservait cette magnifique collection de 2 500 vues peintes sur de grands folios de parchemin et répartis en vingt-trois volumes ou ensembles dans sa « librairie » de la Tour Sainte-Barbe à Beaumont. Il en feuilletait les volumes et en vérifiait l'exactitude, comme en témoignent certaines annotations de sa main.
A son décès, les Albums furent inventoriés et, l'année suivante, expédiés à Bruxelles pour être mis en vente publique, laquelle eut lieu le 19 août 1614. C'est alors que commença la dispersion. Quelques volumes restaient entre les mains de la famille, les autres furent acquis par des bibliophiles qui, à leur tour, les vendirent à d'autres amateurs ; ceux-ci en modifiaient parfois l'ordonnance et même en dépecèrent quelques-uns.
Aujourd'hui, on en a retrouvé la quasi-totalité, dispersés dans différents pays : Belgique, France, Allemagne, Autriche, Tchécoslovaquie ; quelques feuillets épars ont été repérés en Allemagne, en France et jusqu'aux États-Unis. Le duc Charles avait confié la direction de l'œuvre à un peintre valenciennois : Adrien de Montigny. Son nom figure en tête de nombreux volumes et dans certains cartouches.
On ne lui connaît pas d'autres œuvres que les Albums, hormis une représentation du château d'Heverlee sur parchemin, faite pour Charles de Cro. Il semble qu'il fut au service exclusif du Duc. Le travail qui lui fut confié, en effet, était énorme. Il devait parcourir toutes les régions que son maître voulait voir figurer dans sa collection, et dresser sur papier un croquis colorié de chaque ville, village, château, abbaye et couvent.
Il voyageait à la bonne saison, se réservant l'hiver pour reproduire en atelier son modèle sur parchemin, non sans l'enjoliver parfois au gré de sa fantaisie. Il était sans doute aidé dans ce travail par des collaborateurs qui essayaient tant bien que mal d'imiter leur maître. Pour donner une allure somptueuse à ces tableaux, on les encadrait d'un décor fait soit de fleurons formés de volutes ou d'argent, soit d'ornements architecturaux, soit encore de fleurs, de fruits, d'oiseaux ou d'animaux domestiques.
En attendant la publication d'une série d'études qui clôturera l'édition de l'ensemble des Albums et qui fera le tour des problèmes qu'ils posent, il faut se reporter à un ensemble d'articles. Au terme de cette brève note de présentation des Albums et de celui qui en prit l'initiative, je voudrais remercier tous ceux qui ont apporté leurs concours scientifiques à ce projet monumental d'édition et dont les noms figurent dans ce volume.
J'adresse un témoignage particulier de gratitude à Daniel Misonne, de l'Abbaye de Maredsous, avec qui j'ai échangé une première correspondance à propos de ces Albums en 1965, qui a mis à ma disposition ses notes et avec qui j'ai longuement discuté de cette édition et de la forme qu'elle pourrait prendre.

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