Scuola italiana (XX) - Venezia

Beau tableau représentant un aperçu de Venise, le tableau ne porte pas de signature mais d'une très belle qualité picturale, comme on peut le déduire des proportions et de la qualité des matériaux utilisés, huile sur carton typique de la période du début du XXème siècle, le tableau est accompagné de un certificat d'achat d'un important magasin milanais. A mon humble avis l'œuvre pourrait être attribuée à l'école de Beppe Ciardi 18 mars 1875. Quelques notes historiques. Fils de Linda Locatelli[1] et de Guglielmo, l'un des principaux représentants de la peinture paysagère réaliste vénitienne et frère aîné d'Emma[2], peintre bien connue sur la scène internationale[3].

Après avoir étudié les sciences naturelles à l'Université de Padoue[4], il s'inscrit en 1896 à l'École de peinture de l'Académie des Beaux-Arts de Venise, où il est l'élève du réaliste Ettore Tito.

La même année, il expose à la Mostra dell'Arte e dei Fiori de Florence Jour de pluie - Zoldo alto et Intérieur d'une cuisine - Zoldo alto et au Château Sforzesco de Milan soixante études de paysage réalisées d'après nature dans les lieux de ses maisons familiales à Venise, Canove d'Asiago et Quinto di Treviso (connue sous le nom de Villa Ciardi[5]).

En 1899, il fait ses débuts à la Biennale de Venise, où il trouve une visibilité immédiate, avec Monte Rosa et le triptyque impressionniste Terra in fiore, une œuvre qui marque un détachement décisif de la peinture de son père et une approche des thèmes pointillistes exprimés par Giovanni Segantini. [6].

En 1900, il remporte le prix Fumagalli à l'Esposizione della Permanente de Milan avec Traghetto delle Agnelle, l'année suivante il participe à l'Exposition Internationale de Munich avec Soleil de Juillet, tandis qu'en 1904 il participe à l'Exposition Internationale de San Francisco, où il reçoit une médaille d'argent et, en 1906, il expose onze tableaux de la série Silences nocturnes et crépusculaires à l'Exposition internationale de Sempione.

En 1912, il acquiert une plus grande visibilité en apparaissant à la Xe Biennale de Venise avec une exposition personnelle de 45 toiles, dont le célèbre I saltimbanchi. Après une brève interruption de son activité, coïncidant avec sa participation à la Première Guerre mondiale, il participe à de nombreuses Biennales de Venise, marquées par la diffusion de mouvements d'avant-garde comme le futurisme et l'expressionnisme.

Il mourut subitement le 14 juin 1932 à Quinto di Treviso, où il fut enterré[7] ; son épouse Emilia Rizzotti (décédée en 1952), modèle de nombreuses œuvres de Ciardi, rassembla une grande quantité d'œuvres à la Villa Ciardi, constituant une collection qui se terminera par la vente des œuvres par les héritiers[8].

Au fil du temps, plusieurs expositions posthumes sont organisées, notamment en 1932 à la Galleria Pesaro de Milan[9], en 1935 à la Biennale de Venise et au Jeu de Paume à Paris, en 1936 à l'Association nationale des familles des défunts. Guerra à Milan, en 1939 au Caffè Pedrocchi de Padoue, en 1953 à la Galerie Giosio de Rome et en 1983 à la Mostra d'Arte Trevigiana.